Déconstruire

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L’autre jour, une personne demandait sur Twitter : « C’est quoi les expressions que vous avez beaucoup trop entendues en 2020 ? » Pour moi, c’est clairement tout ce qui tourne autour du fait d’être ou ne pas être déconstruit.

À la base, « déconstruire », c’est prendre conscience des stéréotypes qui nous constituent et nous conduisent à observer le monde avec des biais sexistes, racistes, classistes, etc. afin de nous en débarrasser le plus possible. Mais ce qui partait d’une bonne intention est devenu une échelle de valeur militante. « Déconstruit » ou « pas déconstruit » est devenu un adjectif valable pour décrire les gens. Or, normalement, on déconstruit des idées, pas des personnes.
En outre, tout socialement construits qu’ils soient, nos biais nous constituent profondément, les déconstruire n’est donc pas qu’une question de volonté. Ce n’est pas si simple de se défaire de qui on est. Je préfère, personnellement, l’idée de cheminer. Les chemins sont multiples, ils présentent des bifurcations et des carrefours, on peut revenir sur ses pas et y semer des petits cailloux pour ne pas se perdre.

Et puis, l’idée de déconstruction, s’appuie le plus souvent sur la maîtrise d’un certain lexique. Le ou la meilleure militante devient la personne qui maîtrise le mieux le lexique, quitte à s’en servir comme outil d’exclusion. Les mots sont importants, certes, mais les intentions aussi. Tâchons de reconnaître les personnes en chemin (dont je pense faire partie), ces militant-e-s et allié-e-s peut-être maladroit-e-s, peut-être pas parfaitement « déconstruit-e-s », mais dont on ne connaît ni l’histoire ni le parcours et qui ont au moins le mérite d’être là. D’essayer.

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